Guide SOC : fonctionnement, avantages et mise en œuvre

Cybersécurité
SOC Security Operations Center

SOC : Découvrez son fonctionnement, ses forces, ses composants clés et comment effectuer le meilleur choix et l’intégrer à votre stratégie de cybersécurité.  

En tant que dirigeant d’entreprise, vous vous demandez certainement comment assurer au quotidien la protection de vos données sensibles et de votre infrastructure IT.

Avec, en moyenne, une attaque toutes les 39 secondes dans le monde, la sécurité informatique devient une préoccupation majeure pour toutes les entreprises, grandes ou petites.

Dans ce contexte complexe et en constante évolution, le SOC (Security Operations Center) émerge comme un concept clé. Pourquoi ? Quels sont ses avantages ? Quels services offrent-ils ? Nous vous disons tout dans cet article. C’est parti !

1. Qu’est-ce qu’un SOC ? définition et acronyme

Aujourd’hui, nous allons donc parler du SOC (Security Operations Center). Qu’est-ce que c’est ? C’est une équipe interne ou externe, composée d’experts en cybersécurité, chargés de surveiller, analyser et répondre aux incidents de sécurité en temps réel.

Le SOC vise à identifier et neutraliser les menaces avant qu’elles ne causent des dommages significatifs pour les entreprises. Il utilise pour cela des technologies avancées, des processus documentés et des compétences humaines.

Centré sur la découverte, la détection et l’analyse des incidents de sécurité, l’objectif d’un SOC est de :

  • Distinguer les vrais événements des faux positifs,
  • Signaler les problèmes identifiés
  • Conseiller les équipes IT opérationnelles.

Il comprend classiquement :

  • un centre de contrôle principal
  • des analystes de la sécurité informatique
  • des processus
  • divers outils et services de sécurité informatique

Un SOC s’adresse aux organisations souhaitant maîtriser leurs risques tout en contrôlant les coûts associés.

2. Pourquoi un SOC est-il essentiel pour les entreprises ?

Des équipements tels que les pare-feu et les proxys protègent déjà mon entreprise, me direz-vous ? C’est vrai, mais le SOC s’appuie sur des technologies beaucoup plus avancées pour détecter les signaux faibles de votre SI.

Par conséquent, un SOC offre à votre entreprise :

  • Suivi continu et détection proactive : Un SOC assure une surveillance 24/7 des systèmes et réseaux, identifiant les incidents en temps réel.
  • Réponse rapide aux incidents : Il permet une gestion rapide et efficace des cyberattaques, réduisant l’impact des menaces sur les opérations de l’entreprise.
  • Posture de sécurité résiliente : Il améliore la stratégie de cybersécurité grâce à des mesures correctives et préventives adaptées.

En outre, la conformité réglementaire, qui varie selon les secteurs, peut constituer une incitation importante voire une obligation de monter un SOC.

3. Quels sont les services et fonctionnalités délivrés par un SOC ?

Un SOC offre donc une gamme de services essentiels pour la protection de votre SI. Mais quels sont-ils concrètement ?

Voici un descriptif des principales fonctionnalités offertes par un SOC :

Prévention des incidents

La prévention représente le premier rempart contre les menaces. À ce titre, un SOC met en place des mesures pour réduire les risques d’incidents. Il identifie et neutralise les vulnérabilités avant qu’un cyberattaquant puisse les exploiter.

  • Gestion des vulnérabilités : le SOC effectue des analyses régulières sur les systèmes pour identifier les failles de sécurité. Il permet de détecter les correctifs de sécurité oubliés, les configurations erronées, ou d’autres faiblesses.
  • Threat Intelligence : elle permet au SOC d’être proactif en anticipant les attaques basées sur les tendances et les comportements observés dans le cyberespace. Dans un SOC, les intervenants l’utilisent souvent pour enrichir les données analysées par le SIEM.
  • Mise à jour des systèmes de sécurité : les équipes SOC supervisent la mise à jour continue des logiciels de sécurité, y compris les pare-feu, les systèmes de détection d’intrusion (IDS), et les antivirus.

La prévention des incidents est une responsabilité collective qui s’étend sur plusieurs niveaux de l’équipe, mais ce sont, principalement, les équipes niveau 2 (N2) et niveau 3 (N3) qui s’en chargent.

Détection des incidents

L’équipe SOC met en place des mécanismes pour surveiller, en continu, le système d’information. L’objectif est de détecter les conditions qui caractérisent un incident probable. Elle permet d’identifier les menaces en temps réel ou presque.

  • Surveillance continue : le SOC surveille en permanence les activités du réseau et des systèmes grâce à des outils comme le SIEM (Security Information and Event Management), qui collecte et analyse les journaux d’événements pour détecter des comportements suspects ou inhabituels.
  • Détection des menaces avancées : en plus des menaces classiques, le SOC utilise des outils spécialisés comme l’EDR (Endpoint Detection and Response) et le NDR (Network Detection and Response) pour identifier des attaques sophistiquées.
  • Analyse comportementale : le SOC emploie des techniques d’analyse comportementale pour détecter des activités anormales susceptibles de signaler une intrusion. Même si elles ne correspondent pas à des signatures de menaces connues.

Dans un SOC, la détection des incidents est principalement la responsabilité de l’équipe niveau 1 (N1). Pour autant, les équipes niveau 2 (N2) et niveau 3 (N3) peuvent intervenir à la demande dans ce processus.

Réaction aux incidents

Dès que le SOC détecte une menace, il doit réagir rapidement pour atténuer l’impact de l’incident. Il va alors apporter une réponse industrialisée et efficace auprès des équipes IT qui, le plus souvent, prendront en charge la résolution du problème.

  • Réponse immédiate : le SOC réagit dès qu’il détecte une menace, en suivant les procédures prédéfinies (playbooks). Cette réponse peut inclure l’isolement de systèmes compromis, la neutralisation de logiciels malveillants, ou la désactivation de comptes.
  • Analyse des incidents : les analystes du SOC effectuent une étude approfondie pour comprendre l’origine et l’ampleur de l’incident. Cette action aide à déterminer l’impact sur l’organisation et à identifier les mesures correctives nécessaires.
  • Coordination de la réponse : en cas d’incidents majeurs, le SOC coordonne la réponse avec les équipes IT, mais aussi avec d’autres départements tels que la direction, pour assurer une action efficace et cohérente.
  • Rétroaction et amélioration continue : après la gestion d’un incident, le SOC évalue les actions prises et met à jour les procédures pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent.

Dans un SOC, la réaction aux incidents est une tâche qui implique principalement les équipes de niveau 2 (N2) et niveau 3 (N3), avec un soutien occasionnel de l’équipe de niveau 1 (N1).

Le cycle de traitement des incidents - Insyncom
Le cycle de traitement des incidents

Administration et gestion de la sécurité

Autre rôle important : le SOC intervient aussi dans l’administration continue des outils de sécurité et dans la gestion des opérations de sécurité au quotidien.

  • Gestion des logs : il est responsable de la collecte, de l’archivage et de l’analyse des journaux de sécurité (logs). Ces logs sont essentiels pour la détection des incidents, mais aussi pour la conformité réglementaire et les audits.
  • Maintenance des systèmes de sécurité : il assure la maintenance et la configuration des outils de sécurité pour garantir leur efficacité et leur adéquation avec les besoins de l’organisation.
  • Supervision des indicateurs de sécurité : l’équipe surveille en permanence les indicateurs de performance et de sécurité pour identifier des tendances ou des anomalies qui pourraient indiquer des problèmes potentiels.
  • Gestion des accès et des identités : elle contribue aussi à la gestion des accès aux systèmes critiques, en s’assurant que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux informations sensibles.

SOC et conformité réglementaire

Un SOC vous aide, si c'est le cas, à rester en conformité avec les normes et réglementations de sécurité adaptées à votre secteur d’activité et à votre juridiction. Vous éviterez ainsi des sanctions coûteuses et des risques inutiles.

  • Surveillance de la conformité : le SOC surveille en continu les systèmes pour s’assurer qu’ils respectent les exigences réglementaires. Cela inclut le suivi des audits de sécurité et la production de rapports de conformité.
  • Mise en œuvre des politiques de sécurité : il aide à mettre en place et à appliquer les politiques de sécurité définies par l’organisation pour répondre aux exigences légales et réglementaires.
  • Reporting et audits : l’équipe fournit des rapports détaillés sur les incidents et sur l’état global de la sécurité, ce qui est crucial pour les audits internes et externes.

Gestion des crises et restauration

Une équipe SOC est souvent impliquée dans la gestion des crises, notamment lors de cyberattaques de grande ampleur. Il intervient alors dans les plans de continuité des activités.

  • Planification de la réponse aux crises : Le SOC participe à la préparation des plans de réponse aux crises, en définissant les rôles et les responsabilités en cas d’attaque réussie.
  • Exécution des plans de récupération : Lors d’un d’incident grave, le SOC peut être responsable de la mise en œuvre des plans de récupération, qui peuvent inclure la restauration de systèmes à partir de sauvegardes ou la mise en place de systèmes temporaires.

En résumé, un SOC offre un ensemble complet de fonctionnalités et de services qui couvrent tous les aspects de la sécurité de l’information.

4. Quels sont les composants clés d’un SOC ?

Avant tout, l’architecture d’un SOC est une structure complexe et bien organisée. Elle intègre des technologies avancées, des processus rigoureux et une équipe d’experts dédiés.

Voici les principaux éléments de l’architecture d’un SOC :

La collecte des données

Ce processus permet de centraliser les données nécessaires pour surveiller, détecter, et analyser les menaces.

  • Sources de données : Le SOC collecte des données à partir de multiples sources, telles que les logs de serveurs, les équipements réseau (routeurs, commutateurs), les systèmes de sécurité (pare-feu, systèmes de détection d’intrusion, antimalwares), les endpoints (ordinateurs, smartphones), et les applications métiers. Ces sources fournissent des informations cruciales sur l’activité au sein des réseaux, des systèmes et des applications.
  • Connecteurs et agents : Pour centraliser ces données, le SOC utilise des connecteurs et des agents installés sur les différents systèmes et applications de l’entreprise. Ces outils automatisent la collecte et le transfert des données vers des systèmes centraux pour analyse.

Les outils technologiques d’un SOC

Pour atteindre ses objectifs, le SOC utilise divers outils, mais il ne se limite pas à une collection de produits technologiques rassemblés. Il s’appuie sur une approche intégrée et coordonnée afin de produire des informations pertinentes.

Plateformes de gestion et d’analyse

  • SIEM (Security Information and Event Management) : il centralise la collecte et l’analyse des logs et événements de sécurité afin de détecter les incidents potentiels en temps réel.
  • SOAR : cet outil automatise les réponses aux incidents en orchestrant les différentes technologies et en appliquant des playbooks prédéfinis. Il permet d’accélérer la gestion des attaques et de réduire les erreurs humaines.

Outils de surveillance et de détection

  • EDR (Endpoint Detection and Response) : il offre une visibilité approfondie sur ce qui se passe sur les endpoints et permet d’identifier des comportements suspects qui pourraient signaler une intrusion.
  • Threat Intelligence : ces plateformes de services tiers collectent, analysent et diffusent des informations sur les menaces émergentes*.* Les données recueillies sont disponibles via des abonnements.
  • Outils de surveillance réseau (NDR - Network Detection and Response) : Ces outils surveillent le trafic réseau en temps réel pour détecter des activités suspectes ou anormales. Ils complètent le SIEM et l’EDR en offrant une vue d’ensemble sur les communications au sein du réseau.

Pour connaître plus de caractéristiques sur ces solutions, lisez notre article Antivirus, EDR, XDR, SIEM, SOAR, quelles différences ?

Les processus et procédures

Un SOC ne se contente pas de surveiller le SI : il contribue activement à la gestion de crise, à l’analyse des risques et aux plans de continuité.

Pour guider les analystes, des processus et méthodologies spécifiques sont mis en place en fonction d’un catalogue de services.

Les processus et procédures sont les cadres opérationnels du SOC. Ils définissent la manière dont les incidents de sécurité sont gérés, mais aussi comment les activités du SOC sont organisées.

  • Processus de détection : Ce processus concerne la surveillance continue des systèmes pour identifier des menaces actuelles. Il comprend l’analyse des alertes générées par les outils technologiques et la validation des incidents.
  • Processus de qualification : Une fois les menaces détectées, le processus de qualification consiste à évaluer la gravité et la priorité des incidents. Cette étape détermine la réponse appropriée et l’escalade nécessaire vers les niveaux supérieurs d’analyse ou d’intervention.
  • Processus de réponse aux incidents : Ce processus décrit les actions à entreprendre lorsqu’un incident de sécurité est confirmé. Il inclut l’investigation, la mitigation, la récupération et la documentation des incidents. L’objectif est de limiter leur impact sur l’organisation.
  • Supervision et administration du SOC : Cela implique la gestion continue des opérations du SOC, y compris la maintenance des outils technologiques, la mise à jour des procédures, et l’assurance que les opérations respectent les normes de sécurité et de conformité.
  • Veille et mise à jour des connaissances : Le SOC doit rester informé des nouvelles menaces et des vulnérabilités émergentes. Cela inclut la formation continue des analystes et la mise à jour des bases de données et des règles de détection.

Processus SOC - Insyncom

L’infrastructure de communication et de collaboration

Elle comprend les outils et les systèmes qui permettent aux analystes et aux responsables de coordonner leurs efforts, de suivre les incidents, et de partager des informations en temps réel.

  • Tableaux de bord (Dashboards) : Les SOCS utilisent des tableaux de bord pour visualiser en temps réel l’état de la sécurité de l’entreprise. Ces interfaces permettent aux analystes de suivre les alertes, les incidents en cours, et les indicateurs clés de performance (KPI) en matière de sécurité.
  • Systèmes de ticketing : Il permet de suivre les incidents, assigner des tâches aux analystes, et documenter chaque étape du processus de réponse. Cela assure une gestion ordonnée et traçable des incidents.
  • Collaboration et communication : Des outils de communication sécurisés sont essentiels pour coordonner les efforts au sein du SOC et avec d’autres départements de l’entreprise. Ces outils incluent des messageries instantanées sécurisées, des plateformes de collaboration, et des systèmes de notification d’urgence.

Les ressources humaines

Les ressources humaines constituent le cinquième pilier, et non des moindres. Elles regroupent les équipes et les experts qui surveillent, analysent et répondent aux incidents de sécurité.

Une équipe SOC se divise en plusieurs niveaux, avec, chacun, un rôle spécifique :

Analystes de Niveau 1 (N1)

Ces analystes sont responsables de la surveillance initiale des alertes générées par les systèmes. Ils filtrent les faux positifs et suivent des procédures prédéfinies pour gérer les incidents courants. Si l’incident dépasse leur niveau d’expertise, ils l’escaladent au Niveau 2.

Analystes de Niveau 2 (N2)

Ces experts réalisent des investigations approfondies sur les incidents complexes. Ils ont la capacité d’analyser les menaces avancées et de déterminer la réponse adéquate. Ils peuvent également ajuster les règles du SIEM ou d’autres outils en fonction des nouvelles informations.

Experts de Niveau 3 (N3)

Aussi appelés les équipes de réponse aux incidents (IRT — Incident Response Team), ils interviennent dans les cas d’incidents graves ou lorsqu’une expertise technique avancée est nécessaire. Ces experts gèrent les situations de crise et coordonnent la remédiation à l’échelle de l’organisation.

Vous pouvez également trouver :

Un architecte SOC

Son rôle est de maintenir à jour la plateforme SOC. Les outils et les paramètres évoluent rapidement, nécessitant une adaptation constante et une expertise pointue. L’architecte est responsable de cette évolution, en vérifiant que les outils restent efficaces et pertinents.

Un responsable SOC

Il élabore les stratégies de sécurité, définit les objectifs et les priorités, et veille à ce que l’équipe fonctionne de manière efficace et cohérente. Il est également chargé de maintenir une communication fluide avec les autres départements de l’entreprise, notamment les équipes informatiques et opérationnelles.

Tous les intervenants doivent suivre des méthodologies et procédures bien définies. Pour le N3, cela inclut la collaboration avec le N2 pour constituer des catalogues de règles de détection, appelés cas d’usage.

Note : L’adoption de frameworks comme MITRE ATT&CK peut aider à une couverture complète et efficace de la détection.

 

Ces catalogues évoluent régulièrement pour s’adapter aux nouvelles menaces. Les procédures (ou playbooks) sont non moins essentiels, notamment pour le N1 qui ouvre les tickets et le N2 qui enquête sur les incidents.

Pour finir, la coordination avec les équipes IT est cruciale et permet de répondre efficacement aux incidents.

Reporting et amélioration continue

Dans un SOC, le reporting dans un SOC implique la création de rapports sur les incidents de sécurité et les actions entreprises. L’amélioration continue utilise ensuite ces informations pour optimiser les processus et renforcer les défenses contre les futures menaces.

  • Reporting de sécurité : Le SOC génère régulièrement des rapports sur les incidents, les menaces détectées, et les actions prises. Ces rapports sont destinés aux responsables de la sécurité, à la direction de l’entreprise, et parfois aux régulateurs.
  • Analyse Post-Incident : Après chaque incident majeur, le SOC effectue une analyse post-mortem pour comprendre ce qui s’est passé, ce qui a bien fonctionné, et ce qui peut être amélioré. Les leçons apprises sont ensuite intégrées dans les processus pour renforcer la posture de sécurité de l’entreprise.

Infrastructure physique et redondance

Comme personne n’est à l’abri d’une attaque ou d’un incident, l’infrastructure physique et la redondance d’un SOC sont essentielles. Elles garantissent la résilience et la disponibilité continue des opérations de sécurité.

  • Centre de données sécurisé : Le SOC lui-même est souvent hébergé dans un centre de données hautement sécurisé, avec des contrôles d’accès physiques stricts, des systèmes de surveillance, etc.
  • Redondance et continuité : Pour assurer une disponibilité 24/7, le SOC met en place des infrastructures redondantes, des systèmes de sauvegarde, et des plans de reprise après sinistre.

5. Focus sur la collecte des données : quels enjeux ?

La collecte des données implique la réception et l’agrégation de données structurées ou non structurées provenant de multiples sources :

  • Journaux d’événements provenant des systèmes informatiques,
  • Alertes de sécurité générées par des outils de détection d’intrusion,
  • Flux de données réseau,
  • Informations sur les utilisateurs et les appareils,
  • Logs provenant des applications, etc.

Il s’agit de recueillir toutes les informations générées par vos systèmes. Elles peuvent tout aussi bien provenir d’une source externe (Threat Intelligence). L’ensemble est ensuite envoyé aux outils de collecte et d’analyse.

La centralisation de ces logs est décisive, car elle permet une analyse plus complète et une meilleure gestion des données.

Les logs, ou journaux d’événements représentent la matière première du SOC. Il est essentiel de sélectionner leurs sources avec soin. Pour cela, cartographier votre système d’information permet d’identifier clairement les plus pertinentes d’entre elles.

En revanche, collecter trop de logs, en particulier s’ils ne sont pas significatifs, peut le surcharger et rendre la détection d’incidents réels plus difficile.

Enfin, notez que le SOC n’est pas responsable du stockage légal des logs. Bien qu’il les analyse, leur stockage et leur archivage sur une période recommandée de 12 mois nécessitent une plateforme dédiée.

6. Comment intégrer le périmètre de surveillance d’un SOC ?

Démarrer un SOC et mettre un parc sous surveillance passe par une phase essentielle de mise en œuvre. Cette phase inclut la collecte de données bien entendu.

Mais elle comprend aussi la cartographie des sources et la mise en place de l’interconnexion entre le SOC et les différentes sources. Celles-ci peuvent être internes ou dans le Cloud.

Par exemple, il peut s’agir de serveurs au sein de l’entreprise ou de logs provenant de partenaires externes.

Analyse des premiers logs

Il est recommandé de ne pas tout collecter dès le départ, mais de prendre le temps d’analyser les premiers logs pour identifier les données utiles. Cela peut impliquer de revoir les filtres après quelques mois pour affiner la collecte à mesure que le SOC gagne en maturité.

La sélection des sources est également vitale : certains scénarios de détection nécessitent des logs spécifiques tels que ceux d’authentification. Sans la collecte de ces logs, certaines règles ne pourront pas être activées.

Comparer les scénarios de détection avec les sources disponibles aide à effectuer les bons choix.

Calibration et licences

D’autre part, de nombreux fournisseurs de services SOC demandent des informations sur les EPS (Events Per Second) ou la quantité de données à consommer par le SIEM.

Cela aide à déterminer :

  • Le nombre de cas à traiter
  • La volumétrie de données à consommer
  • Les use cases à mettre en place

Phase d’observation et fonctionnement actif

Après la collecte initiale et l’analyse des logs, une période d’observation permet d’affiner les processus. Une fois cette phase terminée, le SOC entre en fonctionnement actif. Il dispose à ce stade de toutes les informations nécessaires pour détecter les incidents de manière efficace.

Importance des tableaux de bord

Un tableau de bord est fondamental pour démontrer en permanence la pertinence du SOC. Ce dernier nécessite des ressources importantes. Il est de fait essentiel de démontrer sa valeur ajoutée, notamment pour justifier les aspects budgétaires.

Vous avez maintenant une vision générale de l’architecture et du fonctionnement d’un SOC. Bien qu’il existe des SOCs plus avancés, les principes de base restent les mêmes pour démarrer efficacement.

7. SOC mutualisé ou dédié ? les différents types de SOC

Plusieurs modèles existent pour implémenter un SOC. L’un d’eux est le SOC dédié. Dans ce cas, vous bénéficiez d’une équipe et d’outils employés exclusivement pour votre entreprise.

SOC dédié : Autonomie et Personnalisation

Vous pouvez héberger ce modèle chez vous (mais il nécessite un budget conséquent), ou l’externaliser auprès d’un prestataire. L’avantage principal d’un SOC dédié réside dans la personnalisation. Vous pouvez organiser les procédures selon vos besoins spécifiques et créer des règles très adaptées à votre contexte.

Comme le SOC est parfaitement adapté au fonctionnement de votre SI et de votre métier, il est possible de détecter les incidents de manière plus précise. Cependant, ce niveau de personnalisation demande du temps et un suivi régulier pour éviter les faux positifs.

Monter un SOC dédié représente un projet long. Il peut se passer près d’une année avant qu’il devienne pleinement opérationnel.

SOC mutualisé : Rapidité et Économie

En revanche, un SOC mutualisé va partager les outils et les équipes entre plusieurs clients. Ce modèle présente des avantages. Tout d’abord, le coût peut être plus réduit du fait de la rentabilisation des ressources.

Ensuite, le temps de mise en œuvre s’avère beaucoup plus rapide. Un prestataire avec un SOC mutualisé dispose déjà d’équipes, d’outils, et d’une plateforme préconfigurée. L’embarquement d’un nouveau client est donc plus facile.

Il est idéal dans le cas d’un démarrage rapide ou pour une entreprise avec peu de ressources IT disponibles en interne.

En outre, le SOC mutualisé bénéficie de l’expertise collective acquise grâce à la gestion de plusieurs clients. L’intérêt ? Ses catalogues de détection évoluent en continu et la compétence de ses analystes s’améliore en parallèle.

8. SOC Center : quel meilleur choix pour vous ?

Maintenant que vous comprenez l’importance d’un SOC et les services qu’il offre, comment déterminer celui qui convient le mieux à votre entreprise ?

C’est une décision stratégique qui nécessite une évaluation minutieuse de plusieurs facteurs clés tels que :

Évaluation des besoins en sécurité

Avant de mettre en œuvre un SOC, il est essentiel d’évaluer les besoins particuliers de votre organisation en matière de cybersécurité. Vous pouvez, à ce propos, tenir compte de la taille de votre entreprise, de vos ressources disponibles, etc

Il s’agit par exemple de définir :

  • Quels sont les processus ou sous-processus opérationnels qui seront traités dans le SOC ?
  • Quels sont ceux qui seront traités à l’extérieur d’un SOC ?

Une autre étape consiste à définir ou redéfinir les responsabilités dans le processus global de la surveillance du SI. Il faut d’ailleurs faire attention à ne pas mélanger la surveillance de bon fonctionnement du SI (au sens de supervision) et la surveillance de la sécurité du SI (au sens de détection d’anomalies marquant un problème de sécurité).

Identifiez aussi vos actifs critiques à intégrer dans le SOC (le nombre de endpoints, de technologies, de firewalls, etc.) Évaluez par la même occasion les risques auxquels votre entreprise est exposée. Vous pouvez également considérer les exigences réglementaires ou sectorielles auxquelles vous devez vous conformer.

Cette approche vous permettra de définir clairement vos objectifs et de sélectionner un SOC qui peut répondre à vos problématiques.

Intégration des technologies et évolutivité

L’intégration transparente de divers outils et technologies est tout aussi importante. Un SOC n’est pas simplement une plateforme SIEM. C’est tout un écosystème qui doit comprendre vos logs, EDR, firewalls, Active Directory, etc., pour être efficient.

Il est donc essentiel de considérer ses capacités d’évolution.

Compétences clés des analystes SOC

Les analystes de votre futur SOC doivent posséder des compétences solides en investigation. Ils sont en effet tenus de se concentrer sur les incidents critiques plutôt que sur la quantité.

Ils doivent également comprendre les menaces et anticiper les attaques en créant des règles proactives et des cas d’usage axés sur la détection.

Compréhension des modalités de collaboration et de communication

Assurez-vous de bien comprendre quelles sont les modalités de collaboration avec votre SOC Center. Demandez vous quels sont ses canaux de communication, ses procédures d’escalade des incidents, ses délais de réponse garantis, etc. Il est essentiel de choisir un SOC qui peut vous fournir un soutien personnalisé en cas d’urgence.

Voici le périmètre du service utile à définir au départ :

  • Fonctionnement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ou uniquement aux heures ouvrées
  • Niveau d’intervention souhaité (réponse à incident incluse ou seulement niveaux 1 et 2).

Ce paramétrage permet de calibrer le type de SOC nécessaire en fonction de vos besoins, allant d’une assistance minimale à une assistance complète.

Apport de l’intelligence artificielle

L’évolution technologique, notamment avec l’IA, transforme le fonctionnement des SOCs. Des bots peuvent maintenant automatiser des tâches, auparavant gérées par des systèmes d’orchestration coûteux. Ces bots peuvent déployer des informations sur vos endpoints, vos firewalls, etc, rendant les opérations plus dynamiques et précises.

Par exemple, certaines solutions récentes donnent la possibilité aux analystes de poser des questions directement à l’outil. Ils obtiennent en retour des réponses précises sans créer de cas d’usage complexes. Cela a pour effet d’augmenter la puissance et l’efficacité des investigations.

Prenez en compte l’adoption de ces nouvelles technologies lors de votre prise de décision.

Contraintes budgétaires et optimisation des coûts

Enfin, il y a la contrainte budgétaire. Alors, comment optimiser le coût d'un SOC ? Vous pouvez par exemple privilégier un fournisseur de services qui non seulement protège, détecte et répond aux menaces, mais aussi propose des innovations technologiques constantes à un prix stable. L’objectif reste de réduire la fenêtre d’opportunité des cyber attaquants sur les opérations de votre entreprise.

Mais gardez tout de même à l’esprit que le coût le plus bas n’est pas toujours synonyme de la meilleure valeur. Considérez également les avantages tangibles et intangibles que vous pouvez obtenir, tels que la réduction des risques, la protection de la réputation de votre entreprise et la tranquillité d’esprit.

Pour finir, vous pouvez faire appel au bouche-à-oreille. Les références et les retours d’expérience des utilisateurs du fournisseur de SOC que vous envisagez peuvent fournir des informations pertinentes pour vous aider dans votre décision.

Conclusion

Un SOC constitue un des éléments essentiels de la stratégie de sécurité informatique de toute entreprise. Avec 16 % de croissance annuelle annoncée jusqu’en 2026, il est clair que de plus en plus d’entreprises adoptent les services d’un SOC. Cette tendance est motivée par l’augmentation des risques de cybersécurité, la complexité croissante des systèmes d’information, et les exigences réglementaires telles que NIS2 et le RGPD.

Un SOC est là pour fournir une réponse industrialisée et efficace, quel que soit le risque de sécurité, tout en prenant en compte vos besoins de conformité le cas échéant.

En choisissant le bon SOC pour votre entreprise, vous pouvez renforcer la sécurité de vos données et de votre infrastructure IT, assurant ainsi la pérennité de votre activité dans un environnement numérique de plus en plus menaçant.

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